vendredi 12 mars 2010

Bali Camil!

Camil a presque 2 ans. Il trottine, dit non tout le temps, touche à tout et répète tout comme un perroquet! C’est vrai! Il a promené ses 23 mois du sud au nord de Bali, Indonésie. À chaque escale, il a enrichi sa collection de phrases d’une nouvelle expression. Ces slogans candides ont jalonné notre voyage, apparaissant à tout moment, toujours scandés plusieurs fois de suite, vous savez les Teletubbies n’ont rien inventé… Alors voici donc nos vacances à Bali, rythmées par les nouvelles acquisitions linguistiques de Camil…

P.S . : Selon Gabriel, le format petits messages convient mieux à notre public-cible, qui risque de consulter le blogue pendant une pause-dîner, entre deux bouchées de sandwich et un téléphone important. Un peu de patience, donc, pour les autres morceaux du casse-tête!

Nusa Dua : « Oh, c’est belle piscine! »

Attente, douanes, bagages, attente, attente, re-attente, non Camil touche pas à ça, reste ici Camil c’est à nous bientôt, je vous passe les détails de cette longue journée de voyagement. On arrive à Bali en fin de soirée, l’hôtel est magnifique! Il faut pourtant attendre le lendemain pour utiliser la piscine, toute en longueur, qui s’étire du restaurant jusqu’à la plage privée. « Oh, c’est belle piscine! » Camil s’amuse à lancer une balle de golf dans l’eau, Papa teste son caisson sous-marin d’appareil-photo, il n’y a même pas de chicane pour les jouets! On peut prendre des vacances de la Chine mais il y aura toujours des Chinois autour! Ils sont faciles à reconnaître, ce sont ceux qui ont des maillots de bain comme des combinaisons et qui portent toujours un casque de bain et des lunettes… Sur les chaises longues est assise une femme habillée en noir des pieds à la tête, couverte d’un voile qui ne laisse apparaître ses yeux que par une mince fente. Elle est là à regarder son fils qui s’éclabousse et son mari qui baigne sa bédaine dans l’eau bleue. Pauvre femme, quelle triste vie! Bon, elle a peut-être simplement oublié son flotteur…

Ulu Watu : « Le singe y mange des pinottes! »

L’après-midi, on traverse la péninsule de Bukit en minivan pour se rendre au temple Ulu Watu. Perché sur de hautes falaises, ce temple de mer du 11e siècle offre une vue imprenable sur l’océan. Mais attention aux vilains singes!!! Partout sur le site, les futés petits macaques volent lunettes et chapeaux trônant sur nos têtes de touristes. Molly, notre chauffeur, nous avait bien avertis, mais le soleil tapait si fort, on a cru bon de protéger la tête blonde de Camil… En moins de 20 secondes, le pauvre s’est fait arracher son foulard de sur la tête! Vraiment, ils sont rapides… Camil est resté bouche bée, il ne savait pas trop s’il devait pleurer ou se fâcher! Heureusement, les singes sont aussi source de rires : à l’entrée on avait acheté des arachides pour nourrir les petites bêtes, Camil n’en revenait pas : « le singe, y mange des pinottes! », c’était donc drôle!

Au crépuscule, on a assisté à un spectacle de danses traditionnelles balinaises. Un groupe d’une trentaine d’hommes vêtus de sarongs à carreaux noir et blanc nous offre une heure de Kecak, la danse du feu. Pas de musique, ce sont les hommes qui rythment la danse par leurs partitions complexes qui font « cha-ka-cha-ka-chak, ka-chak, ka-cha-ka-chak ». Quelques femmes corsetées dans de magnifiques costumes dorés dansent aussi, puis des personnages hindous tels que des singes, des oiseaux, des vieillards… Camil n’apprécie pas trop, ça fait peur tous ces masques et ces costumes poilus! J’avoue qu’ils sont peut rassurants : on n’arrive pas à distinguer les bons personnages des mauvais esprits. Hanouman, le dieu-singe blanc, semble plutôt appartenir à la bande des méchants avec son masque à rictus. Pauvres touristes néophytes! Camil est tout de même très patient et attend la fin du spectacle dans les bras de Papa.

Nusa Dua : « Bavooo, la guitare du monsieur! »

De retour à l’hôtel, on casse la croûte à côté d’un groupe de touristes chinois qui demande aux serveurs de faire chauffer leurs soupes instantanées (Chinois un jour, Chinois toujours…). Une jeune chanteuse et un guitariste tentent de mettre de l’ambiance dans la place, c’est samedi soir après tout! Camil est un fan inconditionnel : les frites et les rôties, ce n’est rien à côté d’une musique et d’un plancher de danse! On mange notre satay sauce aux arachides en regardant Camil qui se dandine devant les musiciens. « Bavo, la guitare du monsieur! ».

Le lendemain, on veut faire une belle matinée plage, mais Camil est un peu lendemain de brosse… Il a veillé tard, il s’en fout des coquillages et de l’eau chaude! On pense bien faire, on écourte ça et on essaie la piscine. Et puisque ça ne fonctionne pas non plus, c’est dodo.

Ce jour-là il n’y a pas de nouvelle phrase parce qu’on fait garder Camil! Oui, madame! La motomarine et le tour sur un beigne gonflable, ce n’est pas l’idéal pour les petits poulets! Gabriel trippe sur la motomarine pendant que Méli lui plante ses ongles dans la taille. Méli rit aux éclats sur son beigne pendant que Gabriel se tord le cou en essayant de se maintenir dans le trou de beigne. (À 15$ US pour 20 minutes, ça fait cher le torticolis… ) Fiou, une chance qu’on n’a pas essayé le parachute… Après, on prend une bière sur le bord de la plage. Devant nous, la gardienne promène maladroitement Camil dans sa poussette. Oups, on a oublié d’emmener les pneus de plage!

Le soir, on mange dans un excellent restaurant balinais appelé Bumbu Bali. La cuisine à aire ouverte est juste à l’entrée, les cuisiniers nous saluent tous en chœur : « Selamat malaaaam! Goood evening! » Agneau, tofu grillé, gâteaux de riz et autres délices. Camil, lui, veut des bananes et du yogourt mais refuse son milkshake aux bananes… Qui a dit que la vie est une suite logique?

Sanur : « Bavo, la musique de Papa! Bavo, la danse de maman! »

Lundi, on quitte Nusa Dua pour aller à Sanur, au conservatoire Mekar Bhuana. Un Néo-zélandais et une balinaise ont créé ensemble cette entreprise qui vise à préserver et promouvoir la musique et la danse balinaises, avec une attention spéciale portée aux instruments anciens. C’est en fait chez eux qu’ils nous reçoivent et nous offrent des cours. Leur maison se situe dans une petite ruelle impossible à trouver, autour de laquelle il y a des champs, un temple, d’autres petites maisons et des vendeurs de boulettes à bicyclette. On se croirait en campagne. J’apprends donc les rudiments de la danse Pendet (une danse d’offrande ou d’accueil) dans le jardin avec les chants de coq et les coquerelles qui courent… C’est Evie qui m’enseigne. Elle est maman d’un petit garçon de 4 ans et d’un nouveau-né d’un mois. Quand elle l’entend pleurer, elle va le consoler et c’est sa sœur qui prend la relève. La conciliation travail-famille, je suis bien d’accord! Puis, Gabriel prend un cours de rebab, un instrument à corde avec archet. Pendant ce temps, je joue avec Camil dans le bureau de Vaughan. Il m’explique que son fils avait 4 jours quand il a commencé à vouloir imiter les mouvements de mains de la danse de sa mère et que sur son site Internet on peut voir le petit bout en spectacle à l’âge de 2 ans! On appelle ça l’apprentissage par osmose! Camil aussi aime nous imiter et… nous applaudir! « Bavo, la musique de Papa! Bavo, la danse de Maman! »

Mas : « C’est gôs, gôs, gôs, l’éléphant! »

L’après-midi, en route vers Ubud, on s’arrête au village de Mas, où l’on travaille le bois. Je tenais à faire cet arrêt parce que je voulais acheter des masques. Cet hiver, nous avons eu au cirque un atelier de jeu masqué. Chad, l’animateur, avait toute une collection de masques qui provenaient de Bali. J’ai adoré cet atelier et je voulais dénicher quelques visages pour d’éventuels projets chorégraphiques. Notre chauffeur (qui parle français!) nous emmène donc visiter le complexe d’une des familles de la haute caste balinaise. On y sculpte l’ébène, le bois de santal, le tek avec beaucoup de finesse. Certaines sculptures sont toutes petites, d’autre sont plus hautes que nous tous. « C’est gôs gôs gôs, l’éléphant! » Ça vous donne une idée? Je ne trouve pas de masques mais on souhaite acheter un Ganesh (gros, mais pas gros gros gros!) pour accrocher au mur. Mais la carte de crédit ne fonctionne pas (depuis quand on a besoin d’un NIP pour une master card?), la carte de débit non plus, il nous reste très peu de sous, alors on laisse le beau Ganesh au comptoir en promettant de revenir si on règle le problème de la carte de débit. Le vendeur semble très déçu, j’imagine qu’il sait très bien qu’à Ubud on trouvera des sculptures similaires pour une fraction du prix…

Le soir, en arrivant à Ubud, nous sommes très soulagés de constater que la carte de débit fonctionne tout à fait normalement. Fiou! On profite donc d’une belle soirée sur Monkey Forest Road, la rue principale… touristique! Assurément, aucun Balinais n’habite cette rue! Les trottoirs sont bordés de restaurants, de galeries d’art et d’innombrables boutiques de souvenirs. Quelques femmes balinaises déambulent agilement avec leur gros panier d’osier sur la tête, mais ce ne sont que les vendeurs locaux qui leur achètent des collations. À tous les dix pas, on est interpellés par des chauffeurs qui veulent nous conduire aux quatre coins de l’île : « transport, you need transport? ». Certains, plus astucieux et moins loquaces, ou peut-être simplement fatigués de jouer au perroquet, optent pour la version paresseuse et tiennent simplement une feuille de papier entre leurs mains. D’un côté : « Transport? » et de l’autre : « Maybe tomorrow? ». Pas sûre que ce soit très efficace…

2 commentaires:

Espadrilles distribution a dit...

C'est un délice de te lire.
Bizzzz
Diego

CélineT a dit...

Entièrement d'accord avec Diego. Un délice!