samedi 13 mars 2010

Bali Toutou!

Lovina : « Manger vidanges, le chien! Fatigué, le chien! »

Lovina, sur la côte nord de Bali (mais rien à voir avec Natashquan!), est célèbre pour ses dauphins. La ville est assez ordinaire, malgré le décor grandiose : d’un côté, la mer, de l’autre, les montagnes. Bon, il faut dire que c’est la basse saison, les capitaines de bateaux et autres vendeurs de gogosses nous attendent dans le détour! Les chiens sont plus rachitiques que les enfants des pubs d’adoption, ça aide pas à mettre de l’ambiance. « Fatigué, le chien! »

On commence notre visite par une marche inutile en plein soleil de midi pour aller nager avec les dauphins à l’hôtel Melka. Je dis inutile parce qu’en arrivant là-bas, un groupe de 14 touristes a pris notre réservation (une gang comme ça, ça peut juste être des Chinois!). Bon, la marche nous donne tout de même l’occasion de prendre un peu le pouls de la place (du moins des trottoirs de la rue principale…), de photographier quelques scooters qui transportent des familles entières et de dévisager quelques vieilles bonnes femmes qui portent des gros paniers sur leurs têtes. Aujourd’hui c’est la fête de l’éducation, on a été généreux envers les Dieux! Les Balinais ont l’habitude de faire des offrandes aux Dieux chaque matin, d’ailleurs il y a des statues religieuses qui jalonnent les rues comme des lampadaires chez nous. Les offrandes typiques comprennent généralement des fruits, du riz, des fleurs et de l’encens, le tout placé dans un petit panier fait de feuilles de bananiers. Mais là, on sort l’artillerie lourde, Shiva et ses acolytes ont droit au poulet rôti, gros festin en perspective! Il n’y a pas que les Dieux qui se régalent, les chiens fouillent les vidanges à la recherche de vieux paniers d’offrandes qui ont fait leur temps. Camil trouve ça très comique : « manger vidanges, le chien! ». Alors à tous ceux qui pourraient croire qu’autant d’offrandes sont une façon politiquement correcte de faire du gaspillage, n’oubliez pas qu’une vieille carcasse de poulet fait le régal des cabots balinais!

L’après-midi, on prend ça très tranquille. Camil fait de la fièvre et tousse comme un phoque. « Mal, la gorge », pauvre petit chou! On essaie la baignade pour faire baisser la température et on profite de notre hôtel, les proprios ont eu la brillante idée d’investir dans un module de jeu et quelques camions pour les tout-petits! Papa et Maman, eux, kidnappent les questions de « Quelques arpents de piège » et font des concours de questions géographie. Inquiets, on décide d’aller voir le médecin. Son bureau ressemble à un sous-sol de chalet et lui-même a plutôt l’air d’un animateur de Club Med avec ses kilos en trop, son sourire bonasse et sa chemise fleurie. Un peu de sirop et beaucoup de « non, j’aime pas ça! » plus tard, la fièvre tombe un peu. On prend une marche le long de la plage, peu invitante pour la baignade mais très propice aux fameux « buy a necklace, only 2000! ». On commande de la bouffe chez Made, la jeune serveuse (certainement pas plus que 16 ans) adore Camil et lui fait la conversation : « What’s your name? Where are you from? ». Et notre petit poulet de répondre : « Camil! Canada! ». Wow! Il parle même anglais maintenant!!!

Air Panas Banjar : « Peur gagon, Camil! »

Une autre matinée tranquille à Lovina. Camil est encore malade alors on lui offre du temps de repos dans la chambre. « Télévision, ok? ». Du bobsleigh quand il fait 30 dehors, ça fait un drôle d’effet! Nous regardons aussi un reportage sur des Hongrois qui recueillent des loutrons abandonnés, gracieuseté TV5 Monde, j’avoue que ça manquait à notre culture. Et, pour nous rappeler que le monde est petit, on tombe aussi sur une émission québécoise de rénovation de maison avec Alain Choquette, exactement le même épisode qu’on avait vu à Nusa Dua, avec ce couple qui retape une maison centenaire dans le coin de Mont-Tremblant! Contrairement à l’épisode de Rumeurs qu’on avait vu à Guangzhou, cette fois-ci les Français n’ont pas poussé l’audace jusqu’à sous-titrer leurs « petits cousins québécois »…

L’après-midi, on fait tout de même une petite visite. D’abord, un saut au monastère bouddhiste Brahma Vihara Amara, puis une baignade aux sources thermales d’Air Panas Banjar. C’est dimanche après-midi, l’endroit rassemble les Balinais de tout âge, il flotte une ambiance « piscine Laurier quand il fait beau la fin de semaine ». L’eau est tiède, le fond du bassin est gluant mais c’est franchement sympathique. Camil a moins de plaisir : l’eau coule dans les bassins par la bouche sculptée des « naga », des créatures balinaises mythiques, et ces dragons de pierre ne le mettent pas en confiance. « Peur gagon, Camil! »

Lovina : « C’est boom, le dauphin! »

Fini le farniente, aujourd’hui on s’active! La journée de Gabriel commence très tôt, vers 6h, pour le célèbre tour de bateau à la recherche des dauphins. Sur sa petite embarcation effilée, il contemple le lever du soleil en regardant les dauphins plonger tout près de lui. On poursuit avec la thématique et on va finalement nager avec les dauphins de l’hôtel Melka. Apparemment, on est très chanceux : John (c’est l’animal en question!) a envie de jouer pour la première fois aujourd’hui! Quand Méli fait la planche, John s’amuse à la pousser et à la faire basculer. Youppi! Quelle chance, tout de même! Nager avec un dauphin! Au toucher, ça ressemble plus à des bottes de caoutchouc qu’à un animal vivant, c’est spécial! Et puis ça mord tout gentiment parce que ça n’a pas de dents! Quand on a terminé notre baignade, John nous donne un spectacle privé et pratique ses pirouettes et ses plongeons. « C’est boom, le dauphin! », de crier Camil en riant!

Git Git : « Non le chien, va-t-en le chien! »

Bye bye les dauphins, on redescend vers Ubud, qu’on a vu trop vite à notre goût. En chemin, on s’arrête aux chutes Git Git. On a de la compagnie : quelques chiens faméliques nous suivent avec intérêt et appétit. Papa n’est pas trop rassuré, Camil répète ce qu’il a entendu depuis le début du voyage : « non le chien, va-t-en le chien! ». Papa se prend un bâton de marche, juste au cas où… Un petit quart d’heure de randonnée dans la jungle brumeuse et on arrive aux cascades, où se baignent un Balinais et son fils. Et pourquoi pas? Exhibition de bobettes et boxers, on tente notre chance… mais c’est tellement froid!!!! Difficile, tout d’un coup, de croire qu’on est à Bali! Au moins, ça fait rire Camil « Papa est tout mouillé! Maman est tout mouillée! Camil est tout mouillé! Toutou est tout mouillé! Gros Toutou est tout mouillé! ». Pas de discrimination, même ceux qui ne se sont pas baignés se retrouvent mouillés! À l’entrée du stationnement, des fillettes de 8 ou 9 ans se font des tresses dans les cheveux. Quand elles nous voient arriver, elles laissent le salon de coiffure et accourent avec leur étalage de colliers. Pauvres petites, continuez vos peignures, j’en veux pas de vos bijoux… Je leur dis que ça ne vaut pas la peine, elles semblent confuses. Gagner sa vie à 9 ans, c’est pas juste!

Encore deux bonnes heures de viraillages en montagne avant d’arriver à Ubud. Petite incompréhension avec notre chauffeur : on voulait prendre notre temps, s’arrêter en route, visiter des plantations de café, des rizières, lui veut livrer la marchandise à l’hôtel et rentrer chez lui. Les paysages campagnards sont charmants, on demande d’arrêter prendre des photos mais il nous dit de faire ça vite… En plus, il conduit vraiment comme un fou. D’accord, à Bali c’est la norme de rouler sur la ligne du milieu, de dépasser dans un tournant ou de tester les limites d’étroitesse des routes, mais lui il est particulièrement suicidaire. Oh… c’est le retour de la famille Nausée, seul Gabriel a vu de ses yeux vu les périlleux dépassements de notre chauffard pressé.

On arrive tout de même à Ubud avec tous nos morceaux… Cette fois-ci, on voulait faire changement et sortir de Monkey Forest Road. On a donc opté pour un petit hôtel un peu en-dehors de la ville. On voulait se sentir en campagne? On a ce qu’on voulait! La place est assez unique en son genre. 11 petits bungalows sont répartis sur une colline, leur intimité bien conservée grâce à une végétation touffue entretenue de façon laxiste. Le matin, des centaines de coqs cocolouloutent à tue-tête, un véritable capharnaüm sonore, même le son le plus lointain est une cacophonie de rauques cocoricos. Les voisins possèdent aussi un cochon, Camil savait déjà que le cochon « manger c’est le bouèèèèt », maintenant il découvre les cris porcins. Huiiii! Huiiii! Bon, je vous décris ça comme si on débarquait dans la ferme à Mathurin, mais en réalité l’endroit est très sympathique. Les propriétaires de l’hôtel nous accueillent gentiment et prennent le temps de jaser avec nous. Lui est hollandais et parle français, elle est balinaise et prof de cuisine. Elle nous prépare d’ailleurs de succulents jus de fruits frais. Cette semaine, ils ont aussi la visite de Ming Ming, leur petite nièce de 4 ans, qui devient l’amie instantanée de Camil. En plus, on rencontre ici notre 2e québécoise du voyage. C’est bon de parler français! C’est bien, un hôtel où l’on est accueillis comme chez des amis!

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