lundi 15 mars 2010

Bali Gros Toutou!

Tampaksiring : « Manger 2 bananas, mangouste! »

Cette fois-ci, on tombe sur notre meilleur chauffeur du voyage : il est gentil, patient, raconte son pays et ne charge pas plus cher que nécessaire. En plus, il est papa de deux filles (même s’il aimerait bien avoir des garçons, ici aussi c’est la fierté quand on a un fils…)! Dewa nous conduit donc à Gunung Kawi, un site très impressionnant près du village de Tampaksiring, à une vingtaine de kilomètres d’Ubud. On accède à l’endroit en traversant à pied un paysage parfaitement cartepostalien : un petit escalier de pierre coupe à travers des rizières en terrasse, qui s’étendent partout autour. Il pleut mais c’est charmant. On a loué des parapluies, les autres touristes se sont mis à l’abri, on a la presque-paix, car on se tape quand même la batterie de « buy another dress for a friend, please! ». Gunung Kawi, c’est un site religieux qui date du 11e siècle, un temple flanqué de 10 monuments géants sculptés dans la face de la falaise. Grandiose est le mot qu’il me faut, grandiose est le mot juste, oui. On promène notre parapluie, lisse, mince, arc-en-ciel, sous ces sculptures sobres, robustes, raboteuses. Contraste photogénique! En sortant du site, Méli insiste pour aller marcher dans la rizière, funambule en équilibre sur une petite bande de terre boueuse, parapluie rayé en main. Une petite pensée pour mon ami Jacques Dufour, qui aurait dit que c’est romantique de se promener à pied dans les rizières quand il pleut. Puis, Gabriel joue à « Qui marchande le plus serré? » avec madame étalage de sarongs : la moitié du prix cité, c’est à prendre ou à laisser. Il gagne, on repart avec une cargaison de paréos pour la famille et les amis.

Dewa nous emmène quelques kilomètres plus loin, on visite enfin notre fameuse plantation de café! On goûte à du café au gingembre, du café au ginseng, du café au chocolat pendant que Camil joue sur des instruments de gamelan avec l’un des vendeurs. On achète des ramboutans et des mangoustans, du café au ginseng et du thé. Les enfants des propriétaires emmènent Camil derrière les comptoirs, elles lui donnent du chocolat et se moquent doucement de sa bouche toute sale. Des filles, du chocolat, Camil ne sait plus où donner de la tête! On visite la place ensemble, un perroquet nous salue : « hallo! ». À côté, quelques mangoustes dans des cages, et là attention la mangouste ne mange pas une, mais bien deux bananes!!! Wow, Camil a raison d’être surpris! « Manger deux bananas, mangouste! » (Décidément, les animaux qui bouffent, c’est un succès garanti! Pourquoi investir dans des jouets si on peut rire d’un chien qui s’abreuve à la flaque d’eau?) En fait, ici les mangoustes ne sont pas des animaux de salon, elles travaillent. Oui oui! Elles mangent les grains de café, qui fermentent dans l’estomac puis sont évacués. Les grains encore intacts sont récoltés dans les excréments, lavés puis rôtis. Miam, ça donne du café « Luwak », aux arômes de chocolat et de caramel! Vue la méthode de production assez singulière, ce café se vend autour de 500$ la livre! Moi j’aimerais bien interviewer le gars qui a découvert comment faire du café Luwak…

En rentrant vers Ubud, on croise une procession religieuse : tout le village revient du temple, vêtus de sarongs ou de dentelles, les femmes portent des offrandes sur la tête, un mètre de fruits empilés en hauteur, le Cirque du Soleil peut aller se rhabiller! La religion rythme vraiment la vie des gens ici, elle est partout. Parfois je me dis que c’est dommage que les Québécois aient tout flushé ça durant la Révolution tranquille…

Ubud : « Jouer au ballon, Ming Ming? »

Bouh! Déjà notre dernière journée à Bali! On fait nos bagages, on libère la chambre, Camil aimerait bien rester plus longtemps : « jouer au ballon, Ming Ming? ». Ah, les amours de vacances… On a rappelé Dewa pour nous emmener à Tuban, au sud, tout près de l’aéroport. Deux arrêts à l’horaire : le bureau de poste (vous vous souvenez de l’exploit de marchandage de Gabriel???) et Goa Gajah, ou grotte de l’éléphant. Nom curieux, puisqu’on n’en trouve aucun à Bali (sauf ceux sculptés dans le bois, bien sûr!). Apparemment, ça vient peut-être de la rivière qui coule tout près de là, qui portait jadis le nom de rivière de l’éléphant, ou encore des sculptures au-dessus de l’entrée de la cave (avec beaucoup d’imagination et une bonne bouteille de rouge peut-être…). À l’entrée, un guide nous aborde et nous offre ses services, pour une somme aléatoire entre 1et 3 euro(s). On se dit pourquoi pas? Pour une fois, on comprendra peut-être mieux l’histoire de la place? Bon, les informations sont assez maigres : Shiva, Brahma et Wishnu sont les trois Dieux hindous, les rois venaient dans la grotte pour méditer, la statue de Bouddha est tombé dans la rivière à la suite d’un tremblement de terre… Lonely Planet est moins évasif et raconte que le site date probablement du 11e siècle, qu’une légende veut qu’il ait été construit par les ongles du géant Kebo Iwa, que la grotte contient les ruines d’une statue « lingam », le symbole de Shiva, etc. Bon. Heureusement, le site s’intègre tout naturellement à la jungle, la visite est agréable. Un énorme figuier à la base de la colline nous impressionne par ses racines gigantesques. Une petite rivière roule entre deux montagnes. Les visages d’animaux sculptés dans la pierre passent presque inaperçus, tout couverts de mousse verte comme ils sont! C’est beau, la seule ombre au tableau : les vendeuses de collation qui balancent leurs déchets par-dessus leur épaule… On termine la petite visite, on offre 20 000 roupies à notre guide, mais ah! soudainement, le prix est fixe, ça coûte 50 000 roupies… On s’obstine avec le guide en lui rappelant qu’il ne nous avait pas donné de prix, il bafouille et répète qu’il nous avait averti à l’avance… On lui donne 30 000, on l’insulte et on s’en va. D’accord, ce n’est pas cher payé comme travail, mais personne n’aime les mauvaises surprises écrites en Times New Roman 7.5 à la fin du contrat… Finalement, une petite recherche sur Wikipédia aurait sans doute été plus instructive…

On roule roule roule vers Tuban, notre dernière escale. À en juger par les meubles en mélamine-faux bois brun et la clientèle de retraités, on en déduit que l’hôtel date des années’70. La piscine sauve le portrait, dernière baignade avant la route… À la tombée du jour, on va faire un tour sur la plage. Nous sommes les seuls touristes à s’y promener mais plusieurs Balinais nagent dans l’eau. Camil cherche des coquillages et s’enduit de sable mouillé des pieds à la tête. On prend l’avion dans quelques heures et on n’a qu’une paire de souliers, pas super le timing, Camil… Et hop! Un p’tit poulet en couche sur la plage balinaise! Quelques kilomètres plus loin, la plage de Kuta, véritable ghetto de jeunes touristes fauchés en quête de grosses vagues à surf, est remplie de monde. Du côté des rues, on se croirait aux États-Unis : congestion automobile, PFK, centre commercial affublé de groupes de touristes chinois qui magasinent, fatigants qui veulent te vendre leur hôtel ou je ne sais quoi… Un endroit sans âme, apatride, dénaturé, semblable à n’importe quel autre paradis de la consommation. Très différent de Nusa Dua comme bord de plage! Enfin, bien contente que ce ne soit que pour une nuit! On rentre à l’hôtel et on fait les valises en attendant notre livreur de sushis. On mange nos petits délices japonais en regardant un spectacle de danse balinaise à la télévision, les danseurs performent dans un lieu qui ressemble en tout point à une entrée de cour asphaltée, j’imagine qu’ils sont accompagnés par un band de garage…

Quelque part en Asie du Sud-Est : "Bi nooon! Pas dans poubelle, Toutou!"

Un petit mot sur notre retour vers Macao, qui débute avec un vol à 6h du mat : zzzz. Pour de plus amples informations sur cette section du voyage, consultez notre site Internet : www.jairienadire.com Tout de même une anecdote à raconter : quand l'hôtesse de l'air passe dans la rangée avec son sac de déchets, Maman fait semblant d'y jeter Toutou. Papa demande à Camil si on met bel et bien Toutou dans la poubelle. "Bi nooooon! Pas dans poubelle, Toutou!". C'est bon, Camil a déjà le sens de l'humour!

Macao : « Tout moisie, la mandoline! »

De retour au pays du linge qui ne sèche jamais, l’appartement a trouvé dur d’être laissé sans surveillance pendant 2 semaines. La moisissure a pris ses aises dans toutes les pièces, sur les murs, les manteaux, le divan, la table de cuisine, les plantes, beurk! On se passerait bien de ce duvet vert qui recouvre tout! Même les instruments de musique ont eu la vie dure : « tout moisie, la mandoline, tout moisie, la mandoline! ». Eh oui Camil, tellement de joies à découvrir dans ce monde!

Macao : « Ah! Fait du bien! »

Le voyage a été formateur, Camil a découvert l’une des grandes vérités de la vie : le « oui »!!!! Si, au départ, c’était non pour tout, partout pour tout le monde et sans aucun doute, en chemin il a réalisé qu’il n’avait qu’à dire oui pour obtenir ce qu’il voulait! « Camil veux-tu une banane? Oui! », « Camil, on va manger du yogourt? Oui! ». L’affirmative est à l’honneur pour les repas en ce retour de voyage. C’est qu’on a été frugal, à Bali! En deux semaines, Camil a peut-être mangé 3 crêpes, deux rôties et une tranche de fromage… Pauvre petit bedon, il est tellement vide que sa peau pendouille! Maintenant, Camil se goinfre dans ses aliments préférés. Il boit son lait et s’exclame « ah! Fait du bien! ». Non non, je recommence ça, car il faut le murmurer avec un sourire, étirer les sons et bien détacher les syllabes : « aaaaah! Fait… du… bieeeeennnn! ». J’adore! J’adore l’expression, j’adore Bali, j’adore mon petit Camil de bientôt deux ans qui nous aide à profiter de nos vacances avec fraîcheur grâce à ses exclamations répétées et son regard d’enfant!

Et dans six mois, on entendra encore parler de Ming Ming, de Toutou qui ne va pas dans la poubelle bi non!, du singe qui mange des pinottes et des bananas, du chien qui mange des vidanges, du gôs gôs gôs éléphant, de la mangouste qui mange 2 bananas, du cocololo, de la musique qui joue tô fort, de boom le dauphin, du gagon qui fait peur et de Bali Camil piscine ok! Pas besoin d'écrire des carnets de voyage quand on a Camil pour nous remémorer nos vacances!

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