Ubud : « Manger bananas, le singe! »
Première journée de visite à Ubud, on descend la rue à pied pour visiter la forêt des singes. On se promène entre les gigantesques figuiers aux racines tombantes et les singes courent sur les statues de pierre recouvertes de mousse. Ici, contrairement à Ulu Watu, les petits primates sont plutôt gentils. Ce sont surtout nos bananes qui les intéressent. Camil n’en revient pas : « manger bananas, le singe! » Et dire qu’il y a quelques jours, ils mangeaient des pinottes! Vers midi, on se fait surprendre par la pluie. Sous les figuiers, on attend que l’orage passe, c’est romantique! Mais comme la pluie n’a pas l’air de cesser et que les minces feuilles de figuiers ne fournissent plus, on se réfugie sous un petit gazebo. Pas de singes en vue, on sort des biscuits pour Camil. Étrangement, plusieurs petits singes, qui semblent sortis de nulle part, s’approche pour avoir leur part du gâteau. Les petites créatures sont de plus en plus agressives alors on prend la poudre d’escampette, nos jambes à notre cou et on détale comme des lapins (festival du pléonasme…).
En fin d’après-midi, on visite le palais d’Ubud. Apparemment, la famille royale y habite encore. Malheureusement, plusieurs sections ne peuvent être visitées. Peut-être qu’on aurait dû engager l’un des nombreux guides/chauffeurs qui nous harcèlent à longueur de journée? Enfin, pas besoin de guide pour remarquer le travail de la pierre, tout en détail et en précision. En face du palais, on visite le marché d’art, un grand pâté de maison où sont installées de petites échoppes à souvenirs. « 25 000 roupies, for good luck! », répètent les vendeuses avec qui l’on marchande. Quand on paye nos achats, elles frappent les billets sur leur marchandise… for good luck? En plein milieu de ce grouillant marché, on rencontre Patrice, accompagné de sa femme et ses deux filles. Il travaille à Pékin à l’ambassade canadienne. On lui raconte d’où on vient et il nous répond : « Qu’est-ce qui arrive avec Zaia? Le spectacle va fermer, non? ». Vraiment? J’avais réussi à oublier toute cette histoire…
En soirée, on assiste à un spectacle de danse balinaise accompagné d’un ensemble gamelan. Les jeux et variations rythmiques captent notre attention, la richesse rose, bleue ou dorée des costumes titille nos yeux, les mouvements délicats et raffinés nous fascinent. Chaque musicien a sa partition, qui s’imbrique dans celle des autres pour créer une musique touffue, unie par le toc-toc systématique d’un des membres du groupe qui joue au métronome. La danse est suave, souvent lente mais parfois marquée d’accents, tout est dans les bras, le détail des mains, les doigts qui bougent sans cesse, qui s’écartent, se rapprochent, se délient et s’articulent sans qu’on arrive à distinguer dans quel sens les jointures ont plié. Sans oublier le regard, symbolique et chorégraphié. Pas question de cligner des yeux, ça offenserait les Dieux! Camil ne semble pas apprécier autant que nous. D’accord, ça fait beaucoup de décibels pour un petit poulet comme lui…
Ubud : « tô fort, la musique! »
Ubud jour 2, Gabriel veut magasiner pour la première fois depuis qu’on se connaît! Youppi, on ratisse Monkey Forest Road de long en large à la recherche de chemises à motifs balinais, de bracelets en chanvre et de masques de bois. L’après-midi, on marche jusqu’au bureau de poste pour envoyer tout ça au Québec. Oups! C’est déjà fermé! Pas grave, la marche nous a permis de sortir de la rue principale et de constater qu’en-dehors de Monkey Forest Road, Ubud ressemble davantage à un village, avec ses petites rues peu fréquentées, sa verdure omniprésente et la quasi-absence de « transport, sir? ». Sur le chemin du retour, on arrête aussi dans un magasin de musique, Gabriel trippe et achète des guimbardes et quelques petits instruments de percussion.
À quelques pas de l’hôtel, Camil s’exclame « tô fort, la musique, tô fort, la musique! » Hein, quoi? Bien sûr, il fait référence à ce restaurant où on a voulu aller il y a deux jours mais où la batterie jouait dans le tapis. « Trop fort, la musique » faisait partie de ces phrases énigmatiques que Camil lançait tout bonnement, peu importe le contexte. Dans le même genre, on a eu droit à « C’est pas moi! Moi non plus! », tiré du célère livre Zoé la désordonnée, et même au classique « pas chapeau, gand-maman! ». Le plus drôle était incontestablement « mm! Kichini, ah! ». Vous avez deviné? C’est une interprétation libre de « mmm (forcer sur un bouchon qui ne s’ouvre pas), ah, cochonnerie! » On se demande ben où il est allé pêcher ça… Ce soir-là, on s’assure donc que la musique n’est pas trop forte au jazz café et on mange des bruschettas en écoutant « Quisas, quisas, quisas ».
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