lundi 29 mars 2010

Suivez nos traces! (Bali 2010)

Incorrigibles visuels de ce monde, j'ai eu cette fois-ci une petite pensée pour vous. Puisque nous nous sommes déplacés beaucoup durant nos vacances à Bali et qu'une série de noms exotiques peut sembler très abstrait, j'ai cru bon de vous concocter une petite carte personnalisée qui détaillerait notre itinéraire. Je suis allée voir mon amie Wikipédia, qui a gentiment accepté de me laisser imprimer sa carte de Bali. J'ai maquillé un peu le visage de l'île des Dieux, j'ai photographié mon oeuvre et maintenant je la publie ouvertement sur le blogue. C'est l'ancêtre de Photoshop. Le trajet commence au sud, près de la petite péninsule. Assurément, celle-ci est un cas de "cliquez sur la photo pour l'agrandir et en apprécier davantage la texture". Bonne chance!

vendredi 26 mars 2010

Wannabe photo (Ubud, Bali 2010)

Un classique : Méli fait des pauses de pitoune pour Gabriel qui prétend la prendre en photo. Le tout en mangeant des...

jeudi 25 mars 2010

Monkey Forest (Ubud, Bali 2010)

Pas longtemps après qu'on ait filmé, l'orage est tombé. Pas mal comme endroit pour être coincé en attendant la fin de la pluie!

mercredi 24 mars 2010

Touche pas à ma noix! (Ubud, Bali 2010)

En voilà un qui surveille son lunch de très près! Notez comment il réagit promptement aux gazouillis de Camil!

Toilette familiale (Ubud, Bali 2010)

Une séance d'épouillage à Monkey Forest.

Jeux de singe (Ubud, Bali 2010)

À Monkey Forest (Ubud), les singes s'amusent avec presque rien! Mais Gabriel semble plutôt intéressé par le lézard...

mardi 23 mars 2010

Danse, danse! (Ubud, Bali 2010)

Dans un magasin de musique d'Ubud, Camil se laisse emporter par la musique!

Kecak (Ulu Watu, Bali 2010)

Un extrait de la danse Kecak, danse du feu présentée au temple Ulu Watu. Camil n'apprécie pas trop les personnages drôlement costumés!

dimanche 21 mars 2010

Petits pieds (Nusa Dua, Bali 2010)

Camil s'amuse dans la piscine à Nusa Dua. Ambiance sonore aquatique!

Procession religieuse (Bali 2010)


En revenant de Gunung Kawi, on croise une procession religieuse, tout le village revient du temple! Remarquez comment certaines dames ne tiennent même pas leur plateau d'offrandes! Et aussi : ne manquez pas cette moto familiale qui dépasse notre voiture!


samedi 20 mars 2010

Chutes Gitgit (Bali 2010)

Un petit tour d'horizon de la place!

lundi 15 mars 2010

Bali Gros Toutou!

Tampaksiring : « Manger 2 bananas, mangouste! »

Cette fois-ci, on tombe sur notre meilleur chauffeur du voyage : il est gentil, patient, raconte son pays et ne charge pas plus cher que nécessaire. En plus, il est papa de deux filles (même s’il aimerait bien avoir des garçons, ici aussi c’est la fierté quand on a un fils…)! Dewa nous conduit donc à Gunung Kawi, un site très impressionnant près du village de Tampaksiring, à une vingtaine de kilomètres d’Ubud. On accède à l’endroit en traversant à pied un paysage parfaitement cartepostalien : un petit escalier de pierre coupe à travers des rizières en terrasse, qui s’étendent partout autour. Il pleut mais c’est charmant. On a loué des parapluies, les autres touristes se sont mis à l’abri, on a la presque-paix, car on se tape quand même la batterie de « buy another dress for a friend, please! ». Gunung Kawi, c’est un site religieux qui date du 11e siècle, un temple flanqué de 10 monuments géants sculptés dans la face de la falaise. Grandiose est le mot qu’il me faut, grandiose est le mot juste, oui. On promène notre parapluie, lisse, mince, arc-en-ciel, sous ces sculptures sobres, robustes, raboteuses. Contraste photogénique! En sortant du site, Méli insiste pour aller marcher dans la rizière, funambule en équilibre sur une petite bande de terre boueuse, parapluie rayé en main. Une petite pensée pour mon ami Jacques Dufour, qui aurait dit que c’est romantique de se promener à pied dans les rizières quand il pleut. Puis, Gabriel joue à « Qui marchande le plus serré? » avec madame étalage de sarongs : la moitié du prix cité, c’est à prendre ou à laisser. Il gagne, on repart avec une cargaison de paréos pour la famille et les amis.

Dewa nous emmène quelques kilomètres plus loin, on visite enfin notre fameuse plantation de café! On goûte à du café au gingembre, du café au ginseng, du café au chocolat pendant que Camil joue sur des instruments de gamelan avec l’un des vendeurs. On achète des ramboutans et des mangoustans, du café au ginseng et du thé. Les enfants des propriétaires emmènent Camil derrière les comptoirs, elles lui donnent du chocolat et se moquent doucement de sa bouche toute sale. Des filles, du chocolat, Camil ne sait plus où donner de la tête! On visite la place ensemble, un perroquet nous salue : « hallo! ». À côté, quelques mangoustes dans des cages, et là attention la mangouste ne mange pas une, mais bien deux bananes!!! Wow, Camil a raison d’être surpris! « Manger deux bananas, mangouste! » (Décidément, les animaux qui bouffent, c’est un succès garanti! Pourquoi investir dans des jouets si on peut rire d’un chien qui s’abreuve à la flaque d’eau?) En fait, ici les mangoustes ne sont pas des animaux de salon, elles travaillent. Oui oui! Elles mangent les grains de café, qui fermentent dans l’estomac puis sont évacués. Les grains encore intacts sont récoltés dans les excréments, lavés puis rôtis. Miam, ça donne du café « Luwak », aux arômes de chocolat et de caramel! Vue la méthode de production assez singulière, ce café se vend autour de 500$ la livre! Moi j’aimerais bien interviewer le gars qui a découvert comment faire du café Luwak…

En rentrant vers Ubud, on croise une procession religieuse : tout le village revient du temple, vêtus de sarongs ou de dentelles, les femmes portent des offrandes sur la tête, un mètre de fruits empilés en hauteur, le Cirque du Soleil peut aller se rhabiller! La religion rythme vraiment la vie des gens ici, elle est partout. Parfois je me dis que c’est dommage que les Québécois aient tout flushé ça durant la Révolution tranquille…

Ubud : « Jouer au ballon, Ming Ming? »

Bouh! Déjà notre dernière journée à Bali! On fait nos bagages, on libère la chambre, Camil aimerait bien rester plus longtemps : « jouer au ballon, Ming Ming? ». Ah, les amours de vacances… On a rappelé Dewa pour nous emmener à Tuban, au sud, tout près de l’aéroport. Deux arrêts à l’horaire : le bureau de poste (vous vous souvenez de l’exploit de marchandage de Gabriel???) et Goa Gajah, ou grotte de l’éléphant. Nom curieux, puisqu’on n’en trouve aucun à Bali (sauf ceux sculptés dans le bois, bien sûr!). Apparemment, ça vient peut-être de la rivière qui coule tout près de là, qui portait jadis le nom de rivière de l’éléphant, ou encore des sculptures au-dessus de l’entrée de la cave (avec beaucoup d’imagination et une bonne bouteille de rouge peut-être…). À l’entrée, un guide nous aborde et nous offre ses services, pour une somme aléatoire entre 1et 3 euro(s). On se dit pourquoi pas? Pour une fois, on comprendra peut-être mieux l’histoire de la place? Bon, les informations sont assez maigres : Shiva, Brahma et Wishnu sont les trois Dieux hindous, les rois venaient dans la grotte pour méditer, la statue de Bouddha est tombé dans la rivière à la suite d’un tremblement de terre… Lonely Planet est moins évasif et raconte que le site date probablement du 11e siècle, qu’une légende veut qu’il ait été construit par les ongles du géant Kebo Iwa, que la grotte contient les ruines d’une statue « lingam », le symbole de Shiva, etc. Bon. Heureusement, le site s’intègre tout naturellement à la jungle, la visite est agréable. Un énorme figuier à la base de la colline nous impressionne par ses racines gigantesques. Une petite rivière roule entre deux montagnes. Les visages d’animaux sculptés dans la pierre passent presque inaperçus, tout couverts de mousse verte comme ils sont! C’est beau, la seule ombre au tableau : les vendeuses de collation qui balancent leurs déchets par-dessus leur épaule… On termine la petite visite, on offre 20 000 roupies à notre guide, mais ah! soudainement, le prix est fixe, ça coûte 50 000 roupies… On s’obstine avec le guide en lui rappelant qu’il ne nous avait pas donné de prix, il bafouille et répète qu’il nous avait averti à l’avance… On lui donne 30 000, on l’insulte et on s’en va. D’accord, ce n’est pas cher payé comme travail, mais personne n’aime les mauvaises surprises écrites en Times New Roman 7.5 à la fin du contrat… Finalement, une petite recherche sur Wikipédia aurait sans doute été plus instructive…

On roule roule roule vers Tuban, notre dernière escale. À en juger par les meubles en mélamine-faux bois brun et la clientèle de retraités, on en déduit que l’hôtel date des années’70. La piscine sauve le portrait, dernière baignade avant la route… À la tombée du jour, on va faire un tour sur la plage. Nous sommes les seuls touristes à s’y promener mais plusieurs Balinais nagent dans l’eau. Camil cherche des coquillages et s’enduit de sable mouillé des pieds à la tête. On prend l’avion dans quelques heures et on n’a qu’une paire de souliers, pas super le timing, Camil… Et hop! Un p’tit poulet en couche sur la plage balinaise! Quelques kilomètres plus loin, la plage de Kuta, véritable ghetto de jeunes touristes fauchés en quête de grosses vagues à surf, est remplie de monde. Du côté des rues, on se croirait aux États-Unis : congestion automobile, PFK, centre commercial affublé de groupes de touristes chinois qui magasinent, fatigants qui veulent te vendre leur hôtel ou je ne sais quoi… Un endroit sans âme, apatride, dénaturé, semblable à n’importe quel autre paradis de la consommation. Très différent de Nusa Dua comme bord de plage! Enfin, bien contente que ce ne soit que pour une nuit! On rentre à l’hôtel et on fait les valises en attendant notre livreur de sushis. On mange nos petits délices japonais en regardant un spectacle de danse balinaise à la télévision, les danseurs performent dans un lieu qui ressemble en tout point à une entrée de cour asphaltée, j’imagine qu’ils sont accompagnés par un band de garage…

Quelque part en Asie du Sud-Est : "Bi nooon! Pas dans poubelle, Toutou!"

Un petit mot sur notre retour vers Macao, qui débute avec un vol à 6h du mat : zzzz. Pour de plus amples informations sur cette section du voyage, consultez notre site Internet : www.jairienadire.com Tout de même une anecdote à raconter : quand l'hôtesse de l'air passe dans la rangée avec son sac de déchets, Maman fait semblant d'y jeter Toutou. Papa demande à Camil si on met bel et bien Toutou dans la poubelle. "Bi nooooon! Pas dans poubelle, Toutou!". C'est bon, Camil a déjà le sens de l'humour!

Macao : « Tout moisie, la mandoline! »

De retour au pays du linge qui ne sèche jamais, l’appartement a trouvé dur d’être laissé sans surveillance pendant 2 semaines. La moisissure a pris ses aises dans toutes les pièces, sur les murs, les manteaux, le divan, la table de cuisine, les plantes, beurk! On se passerait bien de ce duvet vert qui recouvre tout! Même les instruments de musique ont eu la vie dure : « tout moisie, la mandoline, tout moisie, la mandoline! ». Eh oui Camil, tellement de joies à découvrir dans ce monde!

Macao : « Ah! Fait du bien! »

Le voyage a été formateur, Camil a découvert l’une des grandes vérités de la vie : le « oui »!!!! Si, au départ, c’était non pour tout, partout pour tout le monde et sans aucun doute, en chemin il a réalisé qu’il n’avait qu’à dire oui pour obtenir ce qu’il voulait! « Camil veux-tu une banane? Oui! », « Camil, on va manger du yogourt? Oui! ». L’affirmative est à l’honneur pour les repas en ce retour de voyage. C’est qu’on a été frugal, à Bali! En deux semaines, Camil a peut-être mangé 3 crêpes, deux rôties et une tranche de fromage… Pauvre petit bedon, il est tellement vide que sa peau pendouille! Maintenant, Camil se goinfre dans ses aliments préférés. Il boit son lait et s’exclame « ah! Fait du bien! ». Non non, je recommence ça, car il faut le murmurer avec un sourire, étirer les sons et bien détacher les syllabes : « aaaaah! Fait… du… bieeeeennnn! ». J’adore! J’adore l’expression, j’adore Bali, j’adore mon petit Camil de bientôt deux ans qui nous aide à profiter de nos vacances avec fraîcheur grâce à ses exclamations répétées et son regard d’enfant!

Et dans six mois, on entendra encore parler de Ming Ming, de Toutou qui ne va pas dans la poubelle bi non!, du singe qui mange des pinottes et des bananas, du chien qui mange des vidanges, du gôs gôs gôs éléphant, de la mangouste qui mange 2 bananas, du cocololo, de la musique qui joue tô fort, de boom le dauphin, du gagon qui fait peur et de Bali Camil piscine ok! Pas besoin d'écrire des carnets de voyage quand on a Camil pour nous remémorer nos vacances!

samedi 13 mars 2010

Bali Toutou!

Lovina : « Manger vidanges, le chien! Fatigué, le chien! »

Lovina, sur la côte nord de Bali (mais rien à voir avec Natashquan!), est célèbre pour ses dauphins. La ville est assez ordinaire, malgré le décor grandiose : d’un côté, la mer, de l’autre, les montagnes. Bon, il faut dire que c’est la basse saison, les capitaines de bateaux et autres vendeurs de gogosses nous attendent dans le détour! Les chiens sont plus rachitiques que les enfants des pubs d’adoption, ça aide pas à mettre de l’ambiance. « Fatigué, le chien! »

On commence notre visite par une marche inutile en plein soleil de midi pour aller nager avec les dauphins à l’hôtel Melka. Je dis inutile parce qu’en arrivant là-bas, un groupe de 14 touristes a pris notre réservation (une gang comme ça, ça peut juste être des Chinois!). Bon, la marche nous donne tout de même l’occasion de prendre un peu le pouls de la place (du moins des trottoirs de la rue principale…), de photographier quelques scooters qui transportent des familles entières et de dévisager quelques vieilles bonnes femmes qui portent des gros paniers sur leurs têtes. Aujourd’hui c’est la fête de l’éducation, on a été généreux envers les Dieux! Les Balinais ont l’habitude de faire des offrandes aux Dieux chaque matin, d’ailleurs il y a des statues religieuses qui jalonnent les rues comme des lampadaires chez nous. Les offrandes typiques comprennent généralement des fruits, du riz, des fleurs et de l’encens, le tout placé dans un petit panier fait de feuilles de bananiers. Mais là, on sort l’artillerie lourde, Shiva et ses acolytes ont droit au poulet rôti, gros festin en perspective! Il n’y a pas que les Dieux qui se régalent, les chiens fouillent les vidanges à la recherche de vieux paniers d’offrandes qui ont fait leur temps. Camil trouve ça très comique : « manger vidanges, le chien! ». Alors à tous ceux qui pourraient croire qu’autant d’offrandes sont une façon politiquement correcte de faire du gaspillage, n’oubliez pas qu’une vieille carcasse de poulet fait le régal des cabots balinais!

L’après-midi, on prend ça très tranquille. Camil fait de la fièvre et tousse comme un phoque. « Mal, la gorge », pauvre petit chou! On essaie la baignade pour faire baisser la température et on profite de notre hôtel, les proprios ont eu la brillante idée d’investir dans un module de jeu et quelques camions pour les tout-petits! Papa et Maman, eux, kidnappent les questions de « Quelques arpents de piège » et font des concours de questions géographie. Inquiets, on décide d’aller voir le médecin. Son bureau ressemble à un sous-sol de chalet et lui-même a plutôt l’air d’un animateur de Club Med avec ses kilos en trop, son sourire bonasse et sa chemise fleurie. Un peu de sirop et beaucoup de « non, j’aime pas ça! » plus tard, la fièvre tombe un peu. On prend une marche le long de la plage, peu invitante pour la baignade mais très propice aux fameux « buy a necklace, only 2000! ». On commande de la bouffe chez Made, la jeune serveuse (certainement pas plus que 16 ans) adore Camil et lui fait la conversation : « What’s your name? Where are you from? ». Et notre petit poulet de répondre : « Camil! Canada! ». Wow! Il parle même anglais maintenant!!!

Air Panas Banjar : « Peur gagon, Camil! »

Une autre matinée tranquille à Lovina. Camil est encore malade alors on lui offre du temps de repos dans la chambre. « Télévision, ok? ». Du bobsleigh quand il fait 30 dehors, ça fait un drôle d’effet! Nous regardons aussi un reportage sur des Hongrois qui recueillent des loutrons abandonnés, gracieuseté TV5 Monde, j’avoue que ça manquait à notre culture. Et, pour nous rappeler que le monde est petit, on tombe aussi sur une émission québécoise de rénovation de maison avec Alain Choquette, exactement le même épisode qu’on avait vu à Nusa Dua, avec ce couple qui retape une maison centenaire dans le coin de Mont-Tremblant! Contrairement à l’épisode de Rumeurs qu’on avait vu à Guangzhou, cette fois-ci les Français n’ont pas poussé l’audace jusqu’à sous-titrer leurs « petits cousins québécois »…

L’après-midi, on fait tout de même une petite visite. D’abord, un saut au monastère bouddhiste Brahma Vihara Amara, puis une baignade aux sources thermales d’Air Panas Banjar. C’est dimanche après-midi, l’endroit rassemble les Balinais de tout âge, il flotte une ambiance « piscine Laurier quand il fait beau la fin de semaine ». L’eau est tiède, le fond du bassin est gluant mais c’est franchement sympathique. Camil a moins de plaisir : l’eau coule dans les bassins par la bouche sculptée des « naga », des créatures balinaises mythiques, et ces dragons de pierre ne le mettent pas en confiance. « Peur gagon, Camil! »

Lovina : « C’est boom, le dauphin! »

Fini le farniente, aujourd’hui on s’active! La journée de Gabriel commence très tôt, vers 6h, pour le célèbre tour de bateau à la recherche des dauphins. Sur sa petite embarcation effilée, il contemple le lever du soleil en regardant les dauphins plonger tout près de lui. On poursuit avec la thématique et on va finalement nager avec les dauphins de l’hôtel Melka. Apparemment, on est très chanceux : John (c’est l’animal en question!) a envie de jouer pour la première fois aujourd’hui! Quand Méli fait la planche, John s’amuse à la pousser et à la faire basculer. Youppi! Quelle chance, tout de même! Nager avec un dauphin! Au toucher, ça ressemble plus à des bottes de caoutchouc qu’à un animal vivant, c’est spécial! Et puis ça mord tout gentiment parce que ça n’a pas de dents! Quand on a terminé notre baignade, John nous donne un spectacle privé et pratique ses pirouettes et ses plongeons. « C’est boom, le dauphin! », de crier Camil en riant!

Git Git : « Non le chien, va-t-en le chien! »

Bye bye les dauphins, on redescend vers Ubud, qu’on a vu trop vite à notre goût. En chemin, on s’arrête aux chutes Git Git. On a de la compagnie : quelques chiens faméliques nous suivent avec intérêt et appétit. Papa n’est pas trop rassuré, Camil répète ce qu’il a entendu depuis le début du voyage : « non le chien, va-t-en le chien! ». Papa se prend un bâton de marche, juste au cas où… Un petit quart d’heure de randonnée dans la jungle brumeuse et on arrive aux cascades, où se baignent un Balinais et son fils. Et pourquoi pas? Exhibition de bobettes et boxers, on tente notre chance… mais c’est tellement froid!!!! Difficile, tout d’un coup, de croire qu’on est à Bali! Au moins, ça fait rire Camil « Papa est tout mouillé! Maman est tout mouillée! Camil est tout mouillé! Toutou est tout mouillé! Gros Toutou est tout mouillé! ». Pas de discrimination, même ceux qui ne se sont pas baignés se retrouvent mouillés! À l’entrée du stationnement, des fillettes de 8 ou 9 ans se font des tresses dans les cheveux. Quand elles nous voient arriver, elles laissent le salon de coiffure et accourent avec leur étalage de colliers. Pauvres petites, continuez vos peignures, j’en veux pas de vos bijoux… Je leur dis que ça ne vaut pas la peine, elles semblent confuses. Gagner sa vie à 9 ans, c’est pas juste!

Encore deux bonnes heures de viraillages en montagne avant d’arriver à Ubud. Petite incompréhension avec notre chauffeur : on voulait prendre notre temps, s’arrêter en route, visiter des plantations de café, des rizières, lui veut livrer la marchandise à l’hôtel et rentrer chez lui. Les paysages campagnards sont charmants, on demande d’arrêter prendre des photos mais il nous dit de faire ça vite… En plus, il conduit vraiment comme un fou. D’accord, à Bali c’est la norme de rouler sur la ligne du milieu, de dépasser dans un tournant ou de tester les limites d’étroitesse des routes, mais lui il est particulièrement suicidaire. Oh… c’est le retour de la famille Nausée, seul Gabriel a vu de ses yeux vu les périlleux dépassements de notre chauffard pressé.

On arrive tout de même à Ubud avec tous nos morceaux… Cette fois-ci, on voulait faire changement et sortir de Monkey Forest Road. On a donc opté pour un petit hôtel un peu en-dehors de la ville. On voulait se sentir en campagne? On a ce qu’on voulait! La place est assez unique en son genre. 11 petits bungalows sont répartis sur une colline, leur intimité bien conservée grâce à une végétation touffue entretenue de façon laxiste. Le matin, des centaines de coqs cocolouloutent à tue-tête, un véritable capharnaüm sonore, même le son le plus lointain est une cacophonie de rauques cocoricos. Les voisins possèdent aussi un cochon, Camil savait déjà que le cochon « manger c’est le bouèèèèt », maintenant il découvre les cris porcins. Huiiii! Huiiii! Bon, je vous décris ça comme si on débarquait dans la ferme à Mathurin, mais en réalité l’endroit est très sympathique. Les propriétaires de l’hôtel nous accueillent gentiment et prennent le temps de jaser avec nous. Lui est hollandais et parle français, elle est balinaise et prof de cuisine. Elle nous prépare d’ailleurs de succulents jus de fruits frais. Cette semaine, ils ont aussi la visite de Ming Ming, leur petite nièce de 4 ans, qui devient l’amie instantanée de Camil. En plus, on rencontre ici notre 2e québécoise du voyage. C’est bon de parler français! C’est bien, un hôtel où l’on est accueillis comme chez des amis!

vendredi 12 mars 2010

Bali Maman!

Sibetan : « Entendu cocololo? Ah, c’est cocololo! »

25 février, à mi-chemin de nos vacances, on plonge un peu plus dans la culture locale. Nous avons pris un écotour avec JED, un OSBL qui offre des visites et séjour dans quatre villages balinais. L’intention de JED est de proposer une alternative au surdéveloppement touristique et, incidemment, de réduire les conséquences néfastes du tourisme sur l’écosystème. Ils offrent donc des tours dans des petits villages où l’on cultive tantôt le café, tantôt les algues marines, tantôt les fruits, etc. Nous, on a choisi de visiter Sibetan, dans l’est de l’île, parce que dans ce village on pouvait habiter chez une famille de la place. Ici, ce sont les fruits « salak » (en anglais snake skin fruit) qui font la réputation du village.

Gede, notre guide, nous emmène donc à Sibetan, après un arrêt au breau de poste d’Ubud (wow! Les Balinais ont beau conduire en clowns, au moins ils n’emballent pas comme des Chinois!). À Bali, pas besoin de consulter un dictionnaire des prénoms pour choisir comment appeler son enfant. C’est simple, garçon ou fille, le premier est nommé Gede, Putu ou Wayan, le deuxième, Made, Kadek ou Nengah, le troisième, Nyoman ou Komang et le quatrième, Ketut. Souvent, ils ont aussi une autre partie au prénim, qui diffère selon la personne. Il n’y a pas de nom de famille. On met « I » au début du nom si c’est un garçon et « Ni » si c’est une fille. Notre guide est donc l’aîné de sa famille… ou le 5e, puisque les noms se répètent après le 4e enfant! Très peu de chances de croiser une autre Mélissandre Tremblay-Bourassa!

Deux heures de trajet sur des petites routes sinueuses qui traversent des villages perdus entre des collines couvertes de rizières en terrasse, wow, sortez vos kodak, ça fait des beaux fonds d’écran! Le terme vert ne s’applique plus ici, je proposerais plutôt survert! En route, on arrête à Semarapura, sur le bord d’une rivière où les habitants se baignent, ramassent du sable pour faire du ciment ou lavent leurs vêtements. Le long des routes, on voit souvent des pantalons, des chemises qui sèchent sur le gazon. Croyance balinaise : les vêtements sont considérés impurs et ne peuvent donc pas être placés en hauteur. D’ailleurs, tous les hôtels où nous avons séjourné fournissaient un support pour faire sécher le linge et spécifiaient de ne pas suspendre nos choses ailleurs! Tout près de la rivière à Semarapura, on voit aussi un groupe de jeunes qui construisent des « ogoh-ogoh ». Ce sont des personnages géants qui représentent les mauvais esprits. La veille du Nouvel An balinais ( le 16 mars cette année), un défilé promène les ogoh-ogoh dans les rues puis on les brûle, ce qui éloigne les mauvais esprits. Le lendemain, premier jour de l’année, est une journée de silence et de jeûne, on ne sort pas de chez soi, on reste très calme pour permettre aux bons esprits de s’installer! Des fois, c’est intéressant d’avoir un guide pour nous expliquer les us et coutumes de la place!

À notre arrivée à Sibetan, on nous accueille à la place commune avec des collations de salak : quelques fruits frais, bien sûr, mais aussi des salak séchés et de la pâte de salak sucrée. Deux sortes de fruits sont cultivés : les sucrés, qui goûtent un peu comme un lychee croisé avec un raisin vert et les amers, qui servent à faire de l’alcool. Miam! Après la collation, on marche vers la maison où on sera logés et… on prend un dîner! Quel festin, on mange comme des rois! Au menu : de l’omelette, des satays de porc, de bœuf et de poulet, des tiges de salak (cette partie de l’arbre est un légume), des fleurs sautées, des légumes verts et, bien sûr, du riz et des salak! Camil, lui, s’en tient aux salak séchés et à ses petits biscuits.

L’après-midi, Gede nous emmène faire le tour du village et des champs de salak (est-ce qu’on dit un champ de salak? Une plantation? Une forêt? Mmm, bonne question…). Il nous explique les différents usages des plantes, nous montre des cacaotiers, des orangers, des arbres à café, à papayes, à mangoustans… Le tout se passe dans un anglais tout à fait balinais, c'est-à-dire que c’est un peu dipicile à comfrendre, car en Bahasa Indonesia le P et le F sont interchangeables, mâle et femelle deviennent donc « meel » et « peemeel »… Tout de même, nous sommes fascinés par ce savoir des plantes, que les Québécois ont perdu quelque part en route vers la modernité. La randonnée se termine au coucher du soleil, entre les arbres à salak, qui sont courts et couverts de longues épines. On comprend d’où vient la pelure du fruit, toute en écailles piquantes!

De retour chez nos hôtes, Camil fait une sieste et Gabriel « prend une douche ». J’utilise les guillemets car les installations sanitaires sont… rudimentaires : toilette turque et bassin d’eau froide avec un seau… Ouf, ça réveille! Bon, l’avantage c’est qu’on gaspille moins d’eau. Gabriel est convaincu que les hôtes ont une belle salle de bain à l’occidentale, mais que les invités ont le trou dans le plancher parce que ça fait plus écotourisme! J’avoue que nous ne sommes pas chez les plus démunis : dans le jardin, une grosse antenne satellite trône fièrement. La maison est en fait un petit complexe de plusieurs chambres fermées avec un espace ouvert au milieu et une petite véranda qui sert de salle à manger. En parlant avec notre hôte (dont j’oublie le nom), on apprend qu’il est en fait le maire du village et le prof de religion de l’école secondaire. Il a deux enfants, qui sont déjà grands. D’ailleurs, à Bali les enfants font partie de la vie, les familles peuvent être assez nombreuses.

Au souper, on mange à peu près la même chose qu’au dîner, mais rajoutez du satay de porc-épic fumé fraîchement chassé, d’où le commentaire cocasse de Gabriel : « j’ai du porc-épic pogné entre les dents… heille, c’est la première fois de ma vie que je dis ça! ». Gede nous explique encore quelques façons de faire et croyances balinaises. Par exemple : les femmes sont responsables de la vente des salak, elles se lèvent à 3h du matin pour aller au marché, qui termine à 6h. Autre histoire qui m’a marquée : les bébés balinais ne peuvent pas toucher le sol avant l’âge de 3 mois, parce que la terre est impure. Celle-ci m’inquiète un peu plus, vue la génétique Tremblay dont j’ai héritée : tous les enfants se font limer les dents parce que les dents inégales relèvent des mauvais esprits…

La nuit, on dort assez mal. On se fait continuellement réveiller par les hocquets du gecko, qui crie son nom si fort qu’on pense que c’est une alarme qui sonne à côté de notre fenêtre : Ge’ ckooo, Ge’ ckooo! La nuit termine de bonne heure, avant le lever du soleil, car les coqs hurlent à tue-tête. Camil trouve ça bien rigolo. « Entendu Cocololo? Ah, c’est cocololo! »

On déjeune (ça ressemble aux autres repas, mais maintenant les fleurs sautées sont rendues dans une omelette) et on fait une dernière visite avant de quitter Sibetan. Gede nous emmène voir les villageois qui préparent les offrandes pour la fête de l’éducation, qui aura lieu le lendemain. Des madames potineuses tressent des paniers en feuilles de babanier et un homme tient un poulet au cou tranché pour faire égoutter le sang dans un panier… « Bye bye, cocololo! », dit candidement Camil. Oui, c’est à peu près ça…

On monte, monte, monte pendant une heure et demie sur une petite route en « s » périodique, on monte jusqu’au sommet du volcan Batur, 1717m. En fait, c’est un volcan dans un cratère de volcan, on voit très bien des coulées de lave qui datent de l’éruption de 1974. On s’arrête pour prendre quelques photos, une vendeuse nous harcèle (je vous jure, elle ne nous lâche pas pendant 5 minutes!) pour qu’on lui achète des crayons ou je ne sais quoi. Gabriel veut acheter des bananes pour Camil, la vendeuse demande 35 000 roupies, ça fait 4 US pour quelques petits fruits!!! Gabriel offre 10 000 roupies, la vendeuse fait les gros yeux et répète son prix. Gabriel lui redonne les bananes… et obtient gain de cause. Je veux bien croire qu’on est touristes et qu’on a de l’argent, mais est-ce une raison pour payer nos bananes plus chères que ce qu’on les vend au Québec, après de kilomètres sur la route? Évidemment,quand Gabriel s’informe auprès de Gede pour savoir combien on devrait payer pour des bananes, il rit timidement mais ne donne pas de prix…

Après avoir monté jusqu’au sommet du volcan, on redesssssssssssssscend ssssssans cesssssssssssse la route ssssssssssssssinueuse. Camil ne sssssssomnole plus, il ssssssssss’impatiente un peu et réclame « chanson poisson », « chanson bonhomme », « chanson papillon », « chanson fromage », « chanson voyage », « chanson grenouille » et « chanson légume » (pour la discographie complète, consulter Passe-Partout, Volume 1). Comme dirait ma mère, tant qu’il ne demande pas « chanson trois p’tits chats »…

L’aventure se termine, après 3h de route et à 15 minutes de l’arrivée, par un vomi parabolique de Camil dans la minivan de Gede… Quand on sort du véhicule pour constater l’état des dégâts (Gros Toutou a écoppé plutôt que le plancher de la van…), on cherche une poubelle introuvable pour jeter notre sac de vomi. Gede nous dit de jeter le tout… dans la rivière. Quoi? On bouge pas, alors il répète, oui oui, dans la rivière, c’est correct! Après la collecte sélective, voici la conscience écologique sélective… Franchement, comme guide écotouristique, on a vu plus soucieux de son environnement! On avait envie de lui dire qu’il n’y a pas juste les touristes qui détruisent la nature… D’ailleurs, pas certaine qu’il y ait un camion de poubelle qui passe tous les jeudis soir et lundis matins ici, encore moins de bacs verts! À Sanur, Evie m’expliquait qu’elle devait payer pour que le camion de vidange passe par chez elle, puisqu’elle habitait à l’extérieur de la ville. Ses voisins, considérant cela comme une dépense inutile, préféraient brûler leurs déchets, même si la ville l’interdit. Avant de construire des hôtels 5 étoiles, copies de grandes chaînes américaines, on pourrait peut-être doter l’île d’un bon système de gestion des déchets? Mais est-ce vraiment la faute aux touristes si la nature balinaise se détériore????

Bali Papa!

Ubud : « Manger bananas, le singe! »

Première journée de visite à Ubud, on descend la rue à pied pour visiter la forêt des singes. On se promène entre les gigantesques figuiers aux racines tombantes et les singes courent sur les statues de pierre recouvertes de mousse. Ici, contrairement à Ulu Watu, les petits primates sont plutôt gentils. Ce sont surtout nos bananes qui les intéressent. Camil n’en revient pas : « manger bananas, le singe! » Et dire qu’il y a quelques jours, ils mangeaient des pinottes! Vers midi, on se fait surprendre par la pluie. Sous les figuiers, on attend que l’orage passe, c’est romantique! Mais comme la pluie n’a pas l’air de cesser et que les minces feuilles de figuiers ne fournissent plus, on se réfugie sous un petit gazebo. Pas de singes en vue, on sort des biscuits pour Camil. Étrangement, plusieurs petits singes, qui semblent sortis de nulle part, s’approche pour avoir leur part du gâteau. Les petites créatures sont de plus en plus agressives alors on prend la poudre d’escampette, nos jambes à notre cou et on détale comme des lapins (festival du pléonasme…).

En fin d’après-midi, on visite le palais d’Ubud. Apparemment, la famille royale y habite encore. Malheureusement, plusieurs sections ne peuvent être visitées. Peut-être qu’on aurait dû engager l’un des nombreux guides/chauffeurs qui nous harcèlent à longueur de journée? Enfin, pas besoin de guide pour remarquer le travail de la pierre, tout en détail et en précision. En face du palais, on visite le marché d’art, un grand pâté de maison où sont installées de petites échoppes à souvenirs. « 25 000 roupies, for good luck! », répètent les vendeuses avec qui l’on marchande. Quand on paye nos achats, elles frappent les billets sur leur marchandise… for good luck? En plein milieu de ce grouillant marché, on rencontre Patrice, accompagné de sa femme et ses deux filles. Il travaille à Pékin à l’ambassade canadienne. On lui raconte d’où on vient et il nous répond : « Qu’est-ce qui arrive avec Zaia? Le spectacle va fermer, non? ». Vraiment? J’avais réussi à oublier toute cette histoire…

En soirée, on assiste à un spectacle de danse balinaise accompagné d’un ensemble gamelan. Les jeux et variations rythmiques captent notre attention, la richesse rose, bleue ou dorée des costumes titille nos yeux, les mouvements délicats et raffinés nous fascinent. Chaque musicien a sa partition, qui s’imbrique dans celle des autres pour créer une musique touffue, unie par le toc-toc systématique d’un des membres du groupe qui joue au métronome. La danse est suave, souvent lente mais parfois marquée d’accents, tout est dans les bras, le détail des mains, les doigts qui bougent sans cesse, qui s’écartent, se rapprochent, se délient et s’articulent sans qu’on arrive à distinguer dans quel sens les jointures ont plié. Sans oublier le regard, symbolique et chorégraphié. Pas question de cligner des yeux, ça offenserait les Dieux! Camil ne semble pas apprécier autant que nous. D’accord, ça fait beaucoup de décibels pour un petit poulet comme lui…

Ubud : « tô fort, la musique! »

Ubud jour 2, Gabriel veut magasiner pour la première fois depuis qu’on se connaît! Youppi, on ratisse Monkey Forest Road de long en large à la recherche de chemises à motifs balinais, de bracelets en chanvre et de masques de bois. L’après-midi, on marche jusqu’au bureau de poste pour envoyer tout ça au Québec. Oups! C’est déjà fermé! Pas grave, la marche nous a permis de sortir de la rue principale et de constater qu’en-dehors de Monkey Forest Road, Ubud ressemble davantage à un village, avec ses petites rues peu fréquentées, sa verdure omniprésente et la quasi-absence de « transport, sir? ». Sur le chemin du retour, on arrête aussi dans un magasin de musique, Gabriel trippe et achète des guimbardes et quelques petits instruments de percussion.

À quelques pas de l’hôtel, Camil s’exclame « tô fort, la musique, tô fort, la musique! » Hein, quoi? Bien sûr, il fait référence à ce restaurant où on a voulu aller il y a deux jours mais où la batterie jouait dans le tapis. « Trop fort, la musique » faisait partie de ces phrases énigmatiques que Camil lançait tout bonnement, peu importe le contexte. Dans le même genre, on a eu droit à « C’est pas moi! Moi non plus! », tiré du célère livre Zoé la désordonnée, et même au classique « pas chapeau, gand-maman! ». Le plus drôle était incontestablement « mm! Kichini, ah! ». Vous avez deviné? C’est une interprétation libre de « mmm (forcer sur un bouchon qui ne s’ouvre pas), ah, cochonnerie! » On se demande ben où il est allé pêcher ça… Ce soir-là, on s’assure donc que la musique n’est pas trop forte au jazz café et on mange des bruschettas en écoutant « Quisas, quisas, quisas ».

Bali Camil!

Camil a presque 2 ans. Il trottine, dit non tout le temps, touche à tout et répète tout comme un perroquet! C’est vrai! Il a promené ses 23 mois du sud au nord de Bali, Indonésie. À chaque escale, il a enrichi sa collection de phrases d’une nouvelle expression. Ces slogans candides ont jalonné notre voyage, apparaissant à tout moment, toujours scandés plusieurs fois de suite, vous savez les Teletubbies n’ont rien inventé… Alors voici donc nos vacances à Bali, rythmées par les nouvelles acquisitions linguistiques de Camil…

P.S . : Selon Gabriel, le format petits messages convient mieux à notre public-cible, qui risque de consulter le blogue pendant une pause-dîner, entre deux bouchées de sandwich et un téléphone important. Un peu de patience, donc, pour les autres morceaux du casse-tête!

Nusa Dua : « Oh, c’est belle piscine! »

Attente, douanes, bagages, attente, attente, re-attente, non Camil touche pas à ça, reste ici Camil c’est à nous bientôt, je vous passe les détails de cette longue journée de voyagement. On arrive à Bali en fin de soirée, l’hôtel est magnifique! Il faut pourtant attendre le lendemain pour utiliser la piscine, toute en longueur, qui s’étire du restaurant jusqu’à la plage privée. « Oh, c’est belle piscine! » Camil s’amuse à lancer une balle de golf dans l’eau, Papa teste son caisson sous-marin d’appareil-photo, il n’y a même pas de chicane pour les jouets! On peut prendre des vacances de la Chine mais il y aura toujours des Chinois autour! Ils sont faciles à reconnaître, ce sont ceux qui ont des maillots de bain comme des combinaisons et qui portent toujours un casque de bain et des lunettes… Sur les chaises longues est assise une femme habillée en noir des pieds à la tête, couverte d’un voile qui ne laisse apparaître ses yeux que par une mince fente. Elle est là à regarder son fils qui s’éclabousse et son mari qui baigne sa bédaine dans l’eau bleue. Pauvre femme, quelle triste vie! Bon, elle a peut-être simplement oublié son flotteur…

Ulu Watu : « Le singe y mange des pinottes! »

L’après-midi, on traverse la péninsule de Bukit en minivan pour se rendre au temple Ulu Watu. Perché sur de hautes falaises, ce temple de mer du 11e siècle offre une vue imprenable sur l’océan. Mais attention aux vilains singes!!! Partout sur le site, les futés petits macaques volent lunettes et chapeaux trônant sur nos têtes de touristes. Molly, notre chauffeur, nous avait bien avertis, mais le soleil tapait si fort, on a cru bon de protéger la tête blonde de Camil… En moins de 20 secondes, le pauvre s’est fait arracher son foulard de sur la tête! Vraiment, ils sont rapides… Camil est resté bouche bée, il ne savait pas trop s’il devait pleurer ou se fâcher! Heureusement, les singes sont aussi source de rires : à l’entrée on avait acheté des arachides pour nourrir les petites bêtes, Camil n’en revenait pas : « le singe, y mange des pinottes! », c’était donc drôle!

Au crépuscule, on a assisté à un spectacle de danses traditionnelles balinaises. Un groupe d’une trentaine d’hommes vêtus de sarongs à carreaux noir et blanc nous offre une heure de Kecak, la danse du feu. Pas de musique, ce sont les hommes qui rythment la danse par leurs partitions complexes qui font « cha-ka-cha-ka-chak, ka-chak, ka-cha-ka-chak ». Quelques femmes corsetées dans de magnifiques costumes dorés dansent aussi, puis des personnages hindous tels que des singes, des oiseaux, des vieillards… Camil n’apprécie pas trop, ça fait peur tous ces masques et ces costumes poilus! J’avoue qu’ils sont peut rassurants : on n’arrive pas à distinguer les bons personnages des mauvais esprits. Hanouman, le dieu-singe blanc, semble plutôt appartenir à la bande des méchants avec son masque à rictus. Pauvres touristes néophytes! Camil est tout de même très patient et attend la fin du spectacle dans les bras de Papa.

Nusa Dua : « Bavooo, la guitare du monsieur! »

De retour à l’hôtel, on casse la croûte à côté d’un groupe de touristes chinois qui demande aux serveurs de faire chauffer leurs soupes instantanées (Chinois un jour, Chinois toujours…). Une jeune chanteuse et un guitariste tentent de mettre de l’ambiance dans la place, c’est samedi soir après tout! Camil est un fan inconditionnel : les frites et les rôties, ce n’est rien à côté d’une musique et d’un plancher de danse! On mange notre satay sauce aux arachides en regardant Camil qui se dandine devant les musiciens. « Bavo, la guitare du monsieur! ».

Le lendemain, on veut faire une belle matinée plage, mais Camil est un peu lendemain de brosse… Il a veillé tard, il s’en fout des coquillages et de l’eau chaude! On pense bien faire, on écourte ça et on essaie la piscine. Et puisque ça ne fonctionne pas non plus, c’est dodo.

Ce jour-là il n’y a pas de nouvelle phrase parce qu’on fait garder Camil! Oui, madame! La motomarine et le tour sur un beigne gonflable, ce n’est pas l’idéal pour les petits poulets! Gabriel trippe sur la motomarine pendant que Méli lui plante ses ongles dans la taille. Méli rit aux éclats sur son beigne pendant que Gabriel se tord le cou en essayant de se maintenir dans le trou de beigne. (À 15$ US pour 20 minutes, ça fait cher le torticolis… ) Fiou, une chance qu’on n’a pas essayé le parachute… Après, on prend une bière sur le bord de la plage. Devant nous, la gardienne promène maladroitement Camil dans sa poussette. Oups, on a oublié d’emmener les pneus de plage!

Le soir, on mange dans un excellent restaurant balinais appelé Bumbu Bali. La cuisine à aire ouverte est juste à l’entrée, les cuisiniers nous saluent tous en chœur : « Selamat malaaaam! Goood evening! » Agneau, tofu grillé, gâteaux de riz et autres délices. Camil, lui, veut des bananes et du yogourt mais refuse son milkshake aux bananes… Qui a dit que la vie est une suite logique?

Sanur : « Bavo, la musique de Papa! Bavo, la danse de maman! »

Lundi, on quitte Nusa Dua pour aller à Sanur, au conservatoire Mekar Bhuana. Un Néo-zélandais et une balinaise ont créé ensemble cette entreprise qui vise à préserver et promouvoir la musique et la danse balinaises, avec une attention spéciale portée aux instruments anciens. C’est en fait chez eux qu’ils nous reçoivent et nous offrent des cours. Leur maison se situe dans une petite ruelle impossible à trouver, autour de laquelle il y a des champs, un temple, d’autres petites maisons et des vendeurs de boulettes à bicyclette. On se croirait en campagne. J’apprends donc les rudiments de la danse Pendet (une danse d’offrande ou d’accueil) dans le jardin avec les chants de coq et les coquerelles qui courent… C’est Evie qui m’enseigne. Elle est maman d’un petit garçon de 4 ans et d’un nouveau-né d’un mois. Quand elle l’entend pleurer, elle va le consoler et c’est sa sœur qui prend la relève. La conciliation travail-famille, je suis bien d’accord! Puis, Gabriel prend un cours de rebab, un instrument à corde avec archet. Pendant ce temps, je joue avec Camil dans le bureau de Vaughan. Il m’explique que son fils avait 4 jours quand il a commencé à vouloir imiter les mouvements de mains de la danse de sa mère et que sur son site Internet on peut voir le petit bout en spectacle à l’âge de 2 ans! On appelle ça l’apprentissage par osmose! Camil aussi aime nous imiter et… nous applaudir! « Bavo, la musique de Papa! Bavo, la danse de Maman! »

Mas : « C’est gôs, gôs, gôs, l’éléphant! »

L’après-midi, en route vers Ubud, on s’arrête au village de Mas, où l’on travaille le bois. Je tenais à faire cet arrêt parce que je voulais acheter des masques. Cet hiver, nous avons eu au cirque un atelier de jeu masqué. Chad, l’animateur, avait toute une collection de masques qui provenaient de Bali. J’ai adoré cet atelier et je voulais dénicher quelques visages pour d’éventuels projets chorégraphiques. Notre chauffeur (qui parle français!) nous emmène donc visiter le complexe d’une des familles de la haute caste balinaise. On y sculpte l’ébène, le bois de santal, le tek avec beaucoup de finesse. Certaines sculptures sont toutes petites, d’autre sont plus hautes que nous tous. « C’est gôs gôs gôs, l’éléphant! » Ça vous donne une idée? Je ne trouve pas de masques mais on souhaite acheter un Ganesh (gros, mais pas gros gros gros!) pour accrocher au mur. Mais la carte de crédit ne fonctionne pas (depuis quand on a besoin d’un NIP pour une master card?), la carte de débit non plus, il nous reste très peu de sous, alors on laisse le beau Ganesh au comptoir en promettant de revenir si on règle le problème de la carte de débit. Le vendeur semble très déçu, j’imagine qu’il sait très bien qu’à Ubud on trouvera des sculptures similaires pour une fraction du prix…

Le soir, en arrivant à Ubud, nous sommes très soulagés de constater que la carte de débit fonctionne tout à fait normalement. Fiou! On profite donc d’une belle soirée sur Monkey Forest Road, la rue principale… touristique! Assurément, aucun Balinais n’habite cette rue! Les trottoirs sont bordés de restaurants, de galeries d’art et d’innombrables boutiques de souvenirs. Quelques femmes balinaises déambulent agilement avec leur gros panier d’osier sur la tête, mais ce ne sont que les vendeurs locaux qui leur achètent des collations. À tous les dix pas, on est interpellés par des chauffeurs qui veulent nous conduire aux quatre coins de l’île : « transport, you need transport? ». Certains, plus astucieux et moins loquaces, ou peut-être simplement fatigués de jouer au perroquet, optent pour la version paresseuse et tiennent simplement une feuille de papier entre leurs mains. D’un côté : « Transport? » et de l’autre : « Maybe tomorrow? ». Pas sûre que ce soit très efficace…

jeudi 11 mars 2010

Les Photos Retrouvées !

Voici la sélection des meilleures photos perdues et retrouvées !
La carte mémoire de l'appareil photo ayant eu quelques difficultés, je croyais avoir perdu ces précieux souvenirs pour toujours mais grâce à René (et a un employé du centre de photo) nous avons pu récupérer les photos !!!! Hourra ! Bravooooo ! Ces photos ont été prises aux mois d'octobre et novembre 2009.



Camil fait l'épicerie chez Seng Cheong. Il adore se faire promener par papa dans son panier. "Yogumm !"

"WOW ! as-tu vu le prix des têtes de poulets cette semaine !"

Au parc avec maman !

C'est toujours aussi amusant

Mais y'a rien de plus amusant que de glisser avec sa carte d'autobus bien en main ! Youppi !!!

Après avoir joué au parc...
"Camil fatigué...dodo ok ?"

"ouhhh, c'est chaud c'est de l'eau ! "


À la fête de 2 ans de la petite Meria (en haut sur la photo), l'attraction pricipale est bien sûr la piscine gonflable remplie de jouets et de balles de ping-pong oranges. Camil y plonge joyeusement !


Deuxième coupe de cheveux par la coiffeuse du cirque et de deux assistantes. Vraiment, Camil est bien entouré...pas surprenant qu'il soit aussi gentil !

Camil s'entraîne au cirque avec les acrobates

Randonnée à dos de papa dans les sentiers de Coloane


On y fait de belles rencontres.



La visite de Ti-Guy pour la 500eme de Zaia. Y'avait du gâteau, des chips pis des crottes de fromage... preuve que les finances du Vénitien n'allaient pas très bien !