Beijing en 3 jours dans un voyage organisé par le cirque, ou comment faire plus de voyagement que de visite…
Croyez-le ou non, Camil a survécu à sa première journée de congé : après avoir vomi son déjeuner dans le taxi (c’est de famille…), roulé en bus pendant une heure, avoir attendu un extra 2 heures pour des délais de vols, pris l’avion 3 heures et roulé encore 1 heure pour atteindre Beijing, il était toujours aussi content! Queellle aventure! Et puis, dépaysement total, les premières personnes à nous accueillir en débarquant de l’autobus : une gang de touristes québécois, des retraités ti-clin qui nous jasent ça : « vous aimez-tu ça à Macao? Wow, le spectacle du soleil! » Mais je dois avouer qu’y’a rien comme chez nous…
Notre horaire prévoyait une visite des installations olympiques. On a fait ça à la chinoise, donc on avait 30 minutes sur le site, ce qui nous a permis de prendre une photo pis c’est toute. J’imagine que c’était la partie du tour qui se voulait être l’incursion dans la culture chinoise… Après cette belle visite inutile nous sommes allés dans un restaurant pour touristes où nous avons mangé du canard de Péking, succulent! Ils engraissent l’oiseau jusqu’à ce qu’il pèse 6kg. Puis, pour le faire cuire, ils injectent de l’eau dans la chair pour qu’elle soit juteuse mais que la croûte soit croustillante. Puis, le chef coupe le canard en fine tranches (80 par volaille), qu’on mange sur des petites crêpes en ajoutant de la pâte de fèves noires et des oignons. Menoume!
Beijing est une grande ville très moderne, avec une circulation automobile lourde et polluante, une métropole comparable à bien d’autres villes de la même envergure. Avec ses 16 millions d’habitants, la ville est la 3e plus peuplée en Chine. Malgré tout, on sent la couleur locale, notamment avec ces multiples bicyclettes qui transportent des montagnes de choses empilées de façon bancale, ou ces genres de tricycles recouverts de tôle, véritables boîtes ambulantes. Il y a des pistes cyclables larges et bien aménagées à côté de chaque grande artère. On sent qu’ici les vélos font vraiment partie des habitudes de vie. Très typique, digne d’une couverture de Lonely Planet! On voit que la ville prend de l’expansion, notamment par toutes les nouvelles tours d’habitation construites un peu partout. On en a même vu derrière les façades de wutongs, ces habitations traditionnelles de pierre grise à un étage. Héritage perdu ou vertus du progrès? À vous de juger. Pendant ce temps, nous étions logés au luxueux Marriott, hôtel 5 étoiles… Mais merde! Y’a quand même eu un technicien qui est venu dans notre chambre parce que l’air conditionné était brisé. Ça a pris une éternité, et on s’est ramassés dans le couloir avec toutes nos valises à 11h pm, Camil qui pleurait parce qu’il voulait dormir… Même en vacances faut dealer avec les techniciens chinois incompétents! Je vais commencer à croire que c’est notre karma!
Mao a dit que celui qui n’est pas allé sur la grande muraille n’est pas un homme, et je comprends pourquoi! Quel site grandiose… 6000 km de brique, ça ne laisse pas indifférent! Tu regardes au loin et tu aperçois tout de même une tour sur les sommets éloignés. Non mais ils sont fous ces Chinois!!! S’ils avaient eu plus de temps, ils auraient sûrement fait la circonférence de la planète! « Cannot! » L’impénétrable Chine… Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est que la grande muraille tienne encore après des siècles alors qu’Hellene Garden n’a que 20 ans et fait la fortune des réparateurs de tous genres… C’était le printemps et les arbres fleurissaient autour des murs, très joli. Parlant d’arbres, j’étais heureuse de retrouver une végétation semblable à celle du Québec, avec conifères, bouleaux et autres feuillus. Le temps sec contrastait avec le 98% d’humidité de Macau. Même le fait de rouler à droite me rendait nostalgique (à Macao, je ne sais toujours pas de quel côté de la rue regarder avant de traverser…) Le trajet en autobus jusqu’à la muraille nous a permis d’apprécier la campagne chinoise, tout en dépassant des vélos sur l’autoroute. Le chemin était bordé d’arbres, visiblement plantés depuis peu. Puis, pour cacher des petits villages décrépits, un mur de béton… Je crois qu’on a essayé d’embellir le coin pour la tenue des Olympiques… Même dans ses paysages, la Chine ne veut pas perdre la face… Tout de même, on a pu voir des petites fermes bien différentes des luxueux condos neufs de la banlieue de Beijing. Le soir, on a pu assister à un spectacle d’acrobaties incroyable. Malgré la mise en scène rudimentaire (entre les numéros, le rideau se ferme et les lumières s’allument dans la salle…), les acrobates étaient incroyablement solides, bien ensemble, expressifs… drillés à la chinoise, quoi!
Et puis le lendemain, visite à la place Tian’an men et à la cité interdite. Et là, je sais que j’ai déjà dit ça à propos d’autres endroits, mais là c’était le boutte du boutte : y’avait du monde! Du monde! Je veux dire : imaginez du monde, multipliez par 10, ajoutez le code de civisme chinois qui consiste à pousser et à dépasser et à cracher par terre, et ça vous donne une idée à quel point c’était cordé et désagréable! Les épaules dans le cul de l’autre, on s’est fait pousser jusqu’à l’entrée du site, parmi les groupes organisés de vieux Chinois qui portaient tous la même casquette pour être sûr de se repérer. Le plus impressionnant de Tian’an men, outre sa portée historique, c’était la file de monde pour aller au mausolée de Mao Zedong : 2 heures d’attente pour aller vénérer le leader communiste. Je ne m’attendais pas à ce qu’on vénère Mao de cette façon… c’est un personnage ambigu et je ne suis pas certaine qu’il soit quelqu’un à qui on doit rendre ce genre d’hommage. Enfin, je n’ai pas osé demander à la guide pourquoi on le traitait de la sorte… Chose certaine, les Québécois ne feraient pas le pied de grue pendant 2 heures pour honorer quiconque, sauf peut-être Céline Dion… Et puis la cité interdite, c’était gigantesque, très impressionnant… Nos maigres deux heures de visite ne suffisaient pas pour la grandeur du site. En plus, pour cause de bébé-dans-le-sac-à-dos, on n’a pas pu suivre la guide et entendre ses explications (de toute façon, son anglais très chinois nécessitait une re-traduction…). J’en suis restée sur ces chiffres donnés dans l’autobus avant la visite : l’empereur vivait là avec ses 3000 concubines âgées entre 12 et 16 ans… Tous les enfants de l’empereur (sauf le futur empereur) étaient relâchés dans la ville à leur 18e anniversaire… Si on pensait que le lac St-Jean était consanguin… Ils sont fous, ces Chinois!
Enfin, on n’est pas convaincus de la formule « visite organisée avec un groupe de 50 expats », mais tout de même c’était chouette de voyager avec d’autres familles. Il y avait 4 enfants d’âge préscolaire à bord, Camil étant le plus jeune, et tous ont été charmants du début à la fin. Bravo les enfants, bravo! 3 jours de vacances, vous avez dit? Fiou, c’était tellement épuisant que j’ai besoin d’une semaine pour récupérer! Mais ça valait la peine, ne serait-ce que pour les photos cocasses à la grande muraille! À suivre...
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1 commentaire:
Sur vos traces dans quelques jours! Évidemment, nous on fera partie des touristes québécois typiques qui s'exclament lorsqu'ils rencontrent des... vedettes! :)
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